A mon cher Louis

Parce qu'il s'est éteint hier...
Parce qu'il a traversé toutes les époques solide comme un roc,
Il a vécu le pire au Vietnam,
Il a combattu des années durant,
Prisonnier de guerre il a toujours su que le meilleur était devant,
Il nous racontait l'Histoire mieux que n'importe quel professeur mais avec toujours beaucoup de retenue,
Ne quittant jamais son insigne tricolore,
Je me rappelle de la fierté que j'ai éprouvée à l'âge de 10 ans quand il m'a montré les quelques mots écrits pour lui par le général Charles de Gaulle,
Ancien combattant aux dizaines de médailles... qui a passé le reste de sa vie auprès de sa Rose, de ses enfants, de ses petits enfants, de ses arrières petits enfants...

Papy, je sais que ces dernières années ont été difficiles mais malgré tout tu étais toujours là pour tous les évènements importants.
Je finissais par penser que tu serais invincible.
Tous ces guerres n'auront pas eu raison de toi... seulement le temps...

Je te revois sur ton vélo, fidèle destrier... avec ton béret que tu accrochais toujours dans l'entrée, ton pain, ton journal...
Je te revois au milieu de ton jardin : tu avais le don de cultiver les meilleurs framboisiers du monde !
Et je me revois, lors de tous ces dimanches passés auprès de toi, à essayer de percer le secret de ta sauce, la meilleure sauce à laquelle j'ai pu goûter...
Toutes ces vacances d'été à Crest ...

Papy, notre grand rouspéteur, celui qu'on surnommait Louis de Funès, je suis si heureuse que mes filles aient eu la chance de te connaître.
Et je leur raconterai ton histoire à mon tour...

Tu vas nous manquer, à nous tous, à mamy, ta Rose..., à ton fils... mon papa, ses frères et soeurs...
Mais nous serons tous là pour te rendre un dernier hommage et te dire à quel point nous sommes fiers de toi et de tout ce que tu as accompli pour nous mais aussi pour ton pays.

Juste écrire ces quelques mots pour que tout le monde sache à quel point tu étais un homme bon et courageux.

Mais je ne veux pas être triste, je sais que le temps est compté, que la vie est ainsi, qu'il faut partir un jour, se séparer en ne gardant que le meilleur.
Et je suis si heureuse d'être ta petite-fille, d'avoir partagé toutes ces années avec toi et de porter ton nom.

Je t'aime.
Papy, ma maman et moi

Papy, mamy mes filles et moi... 30 ans plus tard